Parcours

  • Parcours de Phill

    Phill, nous raconte par ce récit, le début de son histoire entre l’alcool et lui.

    JPEG - 2.9 MoBonjour, je m’appelle Philippe, je suis alcoolique abstinent.
    J’ai commencé à consommer des boissons diverses et variées à l’âge de 13 ans. Je dois dire que je trouvais ça bon, toujours avec deux copains de mon âge.
    Prêt à faire les 400 coups s’était l’époque où il fallait pleurer pour avoir un peu d’argent de poche, afin de pouvoir aller au magasin de spiritueux. On mettait en commun nos quatre sous pour définir le choix de la bouteille, les prix étaient affichés en vitrine, on reluquait autant la bouteille que le prix ! Oui, oui, oui, juste assez pour un litre d’eau.
    L’eau de vie de fruits ça doit être drôlement bon ! On se regardait droit dans les yeux pour savoir qui passerait la porte… Petit questionnement, la madame allait vouloir ou pas me servir ? Je pris mon courage à deux mains :
    -  « Bonjour madame, une bouteille d’eau de vie de fruit. »
    -  « Ce n’est pas pour vous ?! » répliqua t’elle
    -  « Non non, c’est pour maman elle va faire des cerises en bocal ! »
    -  « Heum ça c’est bon… » répliqua t’elle
    Le tour est joué, je sortis tout fier avec un sourire jusqu’aux oreilles. Le flacon bien coincé dans la veste et nous prime la route par les chemins détournés n’ayant que l’envie de vider le breuvage. Nous nous passion l’élixir à tour de bras, à toi, à moi, à moi, à toi jusqu’à la dernière goutte.
    (Vous connaissez le résultat de la course)
    Il s’appelle alcoolisme, rusé, déroutant, pervers et puissant, j’étais toujours présent à son appel, il me donnait satisfaction immédiate après le troisième verre que je m’empressais de boire.

    Je l’appelais en toutes circonstances. En retour la souffrance à long terme s’installait, j’étais devenu malade de l’alcool ! Mes femmes me disaient « tu n’es pas marié avec moi, t’es marié avec l’alcool ! » Bof, j’bois un coup mais ça m’empêche pas d’aimer, oui mais mal….
    Il était toujours présent dans ma vie, ensemble on allait pouvoir détruire tout ce qui est bon pour moi. Après d’innombrables accidents de parcours, j’amorçais tant bien que mal la quarantaine néanmoins soucieux de mon devenir, vivre ou mourir il va falloir choisir !
    Je prie conscience que je buvais trop, beaucoup trop, se fut serte violent mais salvateur, ce nouveau processus me gâchait la vie. Mes prises d’alcool devenait plus espacées mais néanmoins massives, tantôt sobre et dans la réflexion, tantôt bourré et dans la déchéance. Je perdais progressivement l’estime de moi, de mon environnement familial, relationnel et professionnel.
    Aujourd’hui j’ai fait le choix de divorcer de qui je croyais être mon meilleur partenaire, mais il est toujours présent…C’est inscrit au fichier ! J’ai soixante-trois ans, mes bons potes sont six pieds sous terre, la dépendance les a mis dans le trou. La faucheuse me guette et je suis toujours debout, la mort n’a pas voulu de moi, pas de problèmes je choisis de vivre.
    Alcool zéro, je prends soins de ma petite personne, j’ai appris à dire « non merci » et ne pas prendre le premier verre. Ma priorité est de resté sobre, assumer mes choix et être vigilent à l’égard de mon pire ennemi. Je suis accro aux réunions second départ, ma deuxième famille, nos témoignages renforcent l’abstinence sans oublier de où l’on vient.
    Phil

  • Témoignage de l’une de nos militante. Merci à elle.

    , par régis

    JPEG - 11.2 ko

    Je m’appelle Brigitte, j’ai 59ans, 3enfants et suis mariée depuis 40 ans. Les quatre premières années, je travaillais à mi-temps pour pouvoir élever mes enfants puis la cinquième année vint le chômage.

    Je ne sortais jamais, j’étais assez casanière. L’alcool à la maison n’était présent que le week-end. Puis la sixième année en 1982, le poste de couple de concierges, dans un centre culturel, nous est attribué.
    Mon travail se dit « Technicienne de surface, mais je dois aussi servir « les vins d’honneur » de la ville, demandés par les associations. Je rencontre beaucoup de monde, cela change ma vie. Je m’investis dans des activités sociales, culturelles et sportives. Je prends des responsabilités. Les rencontres, le soir, pour refaire le monde autour d’un verre, sont de plus en plus fréquentes. Que ce soit au centre culturel ou à la maison c’était facile : J’habitais sur place !
    Je m’enlisais, je le savais ! Pourtant grâce à une association néphaliste qui était présent (les réunions néphaliste ! Je connaissais bien : mes parents en faisaient partie quand j’étais petite. Ma mère était abstinente volontaire et mon père a connu la maladie alcoolique), mais je n’étais pas convaincu, je n’étais pas malade, pas moi ! Le tunnel se refermait tout doucement sur le point de non-retour.
    Mais après deux sevrages ratés, par manque de sincérité envers moi-même, je pris la décision : je ne veux plus boire d’alcool ! Je veux m’en sortir !
    Je veux être grand-mère et voir les petits-enfants grandir. Je savais qu’un sevrage ne suffirait pas à surmonter les aléas de la vie. Je

    Pris donc la décision de faire une post-cure, trois mois à la Presqu’île de Longuenesse. Au début cela me paraissait une éternité, mais ce fut une renaissance mois après moi ; apprendre à se respecter, à suivre ses objectifs. Pour la première fois de ma vie, je me sentais adulte responsable. Je connaissais mes limites. Je n’avais plus peur de demander de l’aide, je savais dire non. Femme d’excès je suis, femme d’excès je resterai.
    Cela fait quinze ans déjà que je suis abstinente et fière de l’être. Je garde toujours contact avec a presqu’île. Une fois par mois, je me ressource en compagnie de quelques anciennes résidentes, comme moi. On échange nos parcours présents, mais surtout on redonne de l’espoir aux presqu’îliennes actuelles. Je participe aux thèmes proposés par l’équipe avec les femmes en séjour. Je leur apporte ma petite expérience d’abstinence et en retour leurs parcours me renforcent encore plus de ma détermination.
    Depuis presque 3ans, mon mari a suivi mes traces (il est aussi buveur guéri.) Il a pris la décision de ne plus boire d’alcool, après avoir effectué plusieurs tentatives. Il y est parvenu. Nos liens avec l’association Néphaliste sont une longue histoire !
    Une deuxième petite flamme est née dans notre foyer. Vous aurez peut-être le plaisir de lire son témoignage d’ici quelque temps !